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Une partie de l'opposition boycotte le scrutin au Tchad

Wendy Bashi6 mai 2024

Plusieurs représentants de la société civile et de l’opposition mettent en doute la sincérité et la crédibilité de l'élection présidentielle.

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Plusieurs représentants de la société civile et une partie de l’opposition ont exprimé leur inquiétude face à un scrutin dont les résultats seraient "connus d’avance". Un scrutin pour perpétuer une "dynastie Déby" de trois décennies. 

Des ONG internationales dont la Fédération Internationale pour les droits humains (FIDH) s'est inquiétée, vendredi (03.05) d'une "élection qui semble ni crédible, ni libre, ni démocratique", "dans un contexte délétère marqué par (...) la multiplication des violations des droits humains", dont la mort, le 28 février, de Yaya Dillo, cousin et principal rival du général Déby pour la présidentielle.

Max Kemkoye est le président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès, un parti qui a appelé au boycott du scrutin de ce lundi 06 mai.

Max Kemkoye : Nous boycottons cette élection du simple fait que, depuis 30 ans, le Tchad a participé à six élections présidentielles consécutives et à l'issue de ces scrutins consécutifs, il n'y avait qu'un seul homme et sa famille à la tête de l'Etat. Une septième élection présidentielle, si c'était avec quelqu'un d'autre, les Tchadiens admettront, malheureusement, c’est le fils de celui qui a régenté le Tchad, non pas dirigé, ni gouverné, mais qui a régenté le Tchad pendant plus de 30 ans. Le Tchad est une République, le Tchad ne doit pas être une dynastie. Pour nous, nous avons comme objectif, en appelant au boycott de ce scrutin, avec des nouvelles méthodes qui sortent du classique politique de l’opposition de s’asseoir, faire des déclarations de boycott. Nous sommes sortis à l'intérieur du pays visiter l'ensemble des provinces du sud du Tchad, détricoter tous les mensonges servis aux populations tchadiennes.

DW : Vous appelez au boycott du scrutin. Mais que pensez-vous des différents candidats qui se se présentent à cette élection ?

Max Kemkoye : Les dix candidats, y compris Mahamat Idriss Déby et ceux qui l’accompagnent, puisque les neuf autres candidats ne sont ceux qui l’accompagnent, dans la mesure où quatre au-delà cinq sont représentés, au CNT comme conseillers nationaux. Il y a deux Premiers ministres, un ancien et un nouveau qui est toujours en exercice et qui sert toujours Mahamat Idriss Déby et qui reçoit ses instructions. Au-delà, le Premier ministre candidat, c'est lui qui a élaboré le code électoral le plus unique, un code électoral qui empêche un dépouillement, ni dans les bureaux de vote pour leurs affiches des résultats, ni dans des communes, ni dans des départements. Et pour nous, cela n'est pas possible. Le Tchad doit rester une République, le Tchad ne pourrait être une dynastie.