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En RDC, le Haut-Katanga lutte contre une épidémie de choléra

Lilas Nyota
6 février 2024

Le choléra s’est déclaré dans le sud-est de la RDC, favorisé par la saison des pluies. Les services de santé de Lubumbashi sont débordés.

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Des personnes vont faire le plein d'eau potable
L'OMS s'inquiète d'une résurgence du choléra à travers le monde ces dernières années. L'Afrique compte la majorité des cas (Photo d'illustration)Image : JEKESAI NJIKIZANA/AFP/Getty Images

Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par le bacille vibrio cholerae. Dans le Haut-Katanga, près de 300 cas ont été enregistrés depuis le début de l’année.  

Les premiers cas ont été signalés à Kasumbalesa, cité frontalière avec la Zambie et dans la zone de Kenya à Lubumbashi. Toutes les communes de la ville de Lubumbashi seraient touchées d’après les prestataires de santé. Un reportage de Lilas Nyota…  

Dans la province du Haut-Katanga, l'épidémie surgit généralement en saison de pluie. La majorité des cas vient des communes Kamalondo et Kenya. 

Dans le quartier Brondo, si l’eau est source de vie, pour Betty et les autres habitants, l'eau potable est une denrée très rare. Elle déplore l'insalubrité grandissante dans son quartier.  

"Nous buvons l’eau impropre, il y’a des fosses septiques qui débordent et les eaux de pluie qui ramènent les immondices de la ville dans les maisons", explique-t-elle. 

Ecoutez le reportage à Lubumbashi...

Agents pathogènes dans l’eau 

Même si une récente étude menée par l’université de Lubumbashi sur la qualité de l'eau n’a pas confirmé la présence de l’agent causal du choléra dans l’eau de la ville, l’insalubrité pourrait expliquer la résurgence de la maladie.   

L'étude a plutôt révélé la présence d’autres agents pathogènes, explique le professeur Albert Tambwe, directeur de l'école de santé publique : "Nous avons utilisé à peu près 400 sources d'eau, y compris les bishimpo (puits d’eau en swahili ndlr), l’eau de forage, l’eau de Regideso. La conclusion est que notre eau est contaminée à 52 %, mais avec la salmonelle et d’autres germes. Le vibrio cholerae ne s’y trouve"

Une rue de Lubumbashi
Le choléra s'attrape par une bactérie généralement transmise par de l'eau ou de la nourriture contaminéesImage : Michael Runkel/robertharding/picture alliance

Les services de santé saturés 

Le centre de traitement du choléra de l’hôpital général de référence de Kenya est submergé par l'afflux de patients. Des familles entières sont touchées.  

Près 150 personnes ont été reçues ici, alors que la capacité d’accueil est de 60 lits. Ce centre était le seul pour toute la ville de Lubumbashi jusqu’à ce que le ministère de la santé ne réquisitionne l’hôpital général de référence de Kisanga peu fréquenté pour y faire face. De sources concordantes font état de six décès en autant de jours.   

Le Zimbabwe en lutte contre l'épidémie de choléra

L’ONG Médecins sans frontières a rejoint l'équipe de riposte depuis le 3 février. Pour l’heure, la task force s’est réunie d’urgence au ministère provincial de la Santé. Elle s’active à désengorger le centre de la Kenya. Professeur Albert Mwembu, expert en santé publique, appelle quant à lui au respect des mesures d’hygiène, comme assainir les milieux, bien canaliser l’eau de pluie, bien gérer les sels pour éviter la contamination des aliments.